Internet et réseaux sociaux : le buzz ne fait pas le journalisme

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Oui, l’explosion d’Internet et l’essor fulgurant des réseaux sociaux ont profondément transformé notre manière de communiquer et de consommer l’information. Mais attention : on ne s’improvise pas journaliste.

Le « buzz », terme anglais désignant le bourdonnement des insectes, est avant tout une stratégie marketing visant à susciter un engouement rapide autour d’un produit, d’un événement ou d’un contenu, notamment grâce au bouche-à-oreille. Depuis les années 2010, cette pratique a trouvé un terrain fertile avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

Le buzz fonctionne parfaitement dans le domaine commercial, où il permet de booster la visibilité et les ventes. Mais il est aux antipodes du journalisme. Pourtant, de plus en plus d’influenceurs s’érigent en journalistes, produisant des contenus uniquement dans l’objectif de monétiser leur audience. Pour générer des revenus directs (via les annonceurs) ou indirects (via les moteurs de recherche), certains n’hésitent pas à fabriquer ou inventer des informations. En 24 heures, le but est atteint : capter l’attention, générer des clics, encaisser quelques dollars.

Au Mali, cette tendance a pris une ampleur préoccupante. À tel point que dans certains cercles, le buzz a fini par supplanter l’information, et influence dangereusement l’opinion. Pourtant, l’information ne se « fabrique » pas comme un simple produit de consommation.

Le plus alarmant, c’est que certains influenceurs vont jusqu’à se considérer comme les seuls porteurs de vérité, méprisant la presse conventionnelle ou traditionnelle qu’ils jugent « dépassée ». Ce qu’ils ignorent, c’est que cette presse dite « élitiste » s’adresse à des esprits éclairés, aux décideurs, aux intellectuels, bref à ceux qui prennent le temps de réfléchir et d’analyser.

Le journalisme repose sur trois piliers fondamentaux : la recherche, la vérification et le traitement de l’information. Il ne s’improvise pas. On devient journaliste par l’apprentissage, la pratique, l’éthique et la rigueur. C’est pour cela que des familles investissent des millions de francs CFA pour former leurs enfants à ce métier exigeant.

En somme, le journalisme n’est pas un simple jeu de clics. C’est un engagement envers la vérité, la société et la démocratie.
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