Le Match Mali contre Zambie dans le cadre de la journée FIFA ; n’a pu être joué le lundi 26 Septembre 2022 à cause d’une grande pluie qui s’est abattue sur la capitale Bamako dans la soirée, rendant impraticable le Stade qui a été rénové à coup de milliards, il y a juste quelques mois. Après la suspension de ce match pour cause de pluie, des interrogations resurgissent sur la qualité et le coût des travaux de rénovation.
Le match des Aigle contre les Chipolopolo de la Zambie comptant pour la journée FIFA n’a pas été joué après une grande pluie qui a arrosé Bamako. Les eaux de pluie ont rempli le stade du 26 Mars rendant le rectangle vert impraticable au point ou les arbitres de la rencontre ont suspendu le match entre les deux équipes. Une suspension qui passe très mal au sein de l’opinion malienne. C’est la première fois durant cette transition que la qualité d’une infrastructure, de surcroît inauguré en grand pompe par le Président Colonel Assimi Goïta, est contestée par les populations. « Le stade du 26 mars flambant neuf répond aux normes internationales », avait écrit le président de la transition, le Colonel Assimi Goita sur le compte Twitter de la présidence de la République appelant à la sauvegarde « du joyau du patrimoine sportif malien » après l’inauguration.
Au regard du cout des travaux de rénovation qui avait soulevé des doutes lors du lancement, cette pluie vient relancer les débats sur la qualité des travaux qui ont été effectués mais surtout la faramineuse somme de 7 milliards qui a été déboursée pour la réalisation.
Dans un communiqué, le ministre de la jeunesse et des sports, charge de l’instruction civique et de la construction citoyenne, Mossa Ag Attaher a tenté d’expliquer ce qui s’est réellement passé. Selon lui, au Stade du 26 Mars où se tenait « le deuxième match, prévu le 26 septembre a connu des perturbations à partir de la 16ème minute suite à une pluie diluvienne qui s’est abattue sur le stade et une bonne partie de la capitale ». C’est à la suite de cette pluie que « l’arbitre principal a décidé d’interrompre momentanément le match en attendant de meilleures conditions pour la reprise. Au retour des équipes sur le terrain, n’étant pas satisfait de la présence d’eau sur la pelouse, l’arbitre a décidé d’arrêter définitivement la partie pour des raisons que lui seul pourrait expliquer ».
A entendre le ministre Ag Attaher, le temps pris pour le drainage des eaux de la forte pluie est lié à la conjugaison de plusieurs facteurs. Le ministre des sports explique cette situation par le fait que la pelouse n’était pas couverte ; et que, les précipitations pluvieuses ont créé un sol suffisamment gorgé d’eau, dont la capacité d’absorption était réduite. Poursuivant son explication, il souligne que le stade du 26 Mars a accueilli ces deniers jours plusieurs compétitions entre autres le match retour des U23, les deux matchs de club (Djoliba et AS Réal) et les séances d’entrainement liées à ces matchs.
Des explications qui sont très loin de convaincre l’opinion. Sur les réseaux sociaux, la suspension de ce match a fait couler beaucoup d’encre et de salive. ET c’est là que le ministre s’est piégé en tentant de donner des explications sur les travaux. Dans le communiqué, il a précisé que les travaux de réhabilitation du Stade du 26 Mars ont concerné un vaste chantier qui couvre plusieurs aspects, dont la pelouse disposant d’un système de drainage d’eau et équipée de plusieurs types d’aspirateurs, ne représente qu’une unité de l’ensemble des travaux. Sauf que les aspirateurs n’ont pas fonctionné comme il le faut et l’on a vu comment les mousses ont été utilisés pour essayer d’aspirer l’eau. Ce qui a poussé beaucoup de maliens à s’interroger sur la qualité des aspirateurs placés au stade du 26 Mars.
Comparaison suspicieuse et erronées.
Par ailleurs, le ministre Mossa Ag Attaher s’est livré à une suite de littérature et de comparaison qui laissé croire qu’il y aurait anguis sous roche. « En Afrique comme partout dans le monde, nous avons connu des reports et des annulations de matchs dus à des pluies diluviennes ou des tornades. Faudrait-il rappeler que la CAN initialement prévue en juin 2023 a été reportée par la CAF à cause des risques de perturbations liées aux fortes pluies pendant cette période de l’année ? Sur d’autres continents les mêmes rasions ont prévalu pour annuler ou reporter des matchs », tente-il de convaincre ; et prenant argument, sur le fait que le Stade du 26 Mars ait été homologué par la CAF et la FIFA après plusieurs missions d’inspection suite à sa rénovation permettant depuis la tenue de match internationaux à domicile.
Certes, ce stade est homologué, mais la qualité des ouvrages pose problème. Et si les aspirateurs n’ont presque pas joué leur rôle, l’inquiétude est justement à ce niveau
Pour finir le ministre – qui a convaincu le maliens que cette situation n’a rien d’étrange et que cela se passe partout en Afrique – « rassure que des dispositions seront prises pour permettre aux sportifs de pratiquer leurs activités dans les meilleures conditions ». Si les travaux sont bien faits selon ses explications, certains observateurs se demandent déjà sur ce que le ministre compte faire encore ? Y aurait-il des travaux de rénovation bis, pour essayer de corriger les graves manquements révélés lors de ce match ? En tout cas, M Mossa Ag Attaher doit, une fois encore, fournir des explications bien claires sur l’utilisation des 7 milliards de FCFA pour la rénovation s’il veut être pris au sérieux par les Maliens.
Binadjan Doumbia
Source: Malikilé