Comme attendu, l’Algérie a voulu tirer profit de la situation entre la Russie et l’Ukraine pour proposer sa « médiation ». L’Algérie, même dépourvue de poids diplomatique, et tout en menant une politique agressive et offensive contre son voisin immédiat, le Maroc, cherche un coup d’éclat médiatique qui ne se réalise pas.
Soufflant sur les braises du dossier du Sahara et concédant qu’il est la priorité de sa diplomatie – tout en refusant de reconnaître sa responsabilité et refusant l’appel de l’ONU à rejoindre le processus politique des tables rondes – l’Algérie veut se positionner en tant que « faiseur de paix » entre l’Ukraine et la Russie.
Une drôle d’idée pour ce pays qui a refusé la médiation de plusieurs pays arabes et supposés « frères » pour régler son propre différend avec le Maroc. La visite du président algérien, Abdelmadjid Tebboune en Russie, cette semaine, pour y rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine, a connu une proposition similaire à celle des Etats arabes, signée par Alger.
Cette proposition aussi saugrenue qu’elle parait était pour le moins attendue, étant donné que l’Algérie n’est pas à son premier essai de coup d’éclat et de fanfaronnades. Alger avait déjà cherché à ressembler les factions palestiniennes sous les larmes d’Abdelmadjid Tebboune, a voulu faire réadmettre la Syrie au sein de la Ligue arabe, s’octroyer les mérites des avancées dans le dossier libyen etc.
Vidéo associée: Algérie : le président Tebboune en visite d’État en Russie (Le Point)
Tout cela, en menant à la fois un double discours puisque l’Algérie qui s’est présentée comme un acteur voulant faire la paix entre Kiev et Moscou, fait tout ce qui est en ses capacités pour saper les efforts de la communauté internationale pour résoudre le différend autour du Sahara marocain dans lequel elle est le premier intervenant déstabilisateur de la région Afrique du nord.
Il ne faut pas chercher loin pour comprendre les intentions derrière cette volonté de jouer aux médiateurs. En Algérie, tout est lié à la question du Sahara et toute occasion qui se présente doit être utilisée pour renverser les succès diplomatiques du Maroc.
Ici, le régime algérien cherche à montrer à la Russie qu’il est de son côté et qu’il se tient à disposition afin de l’empêcher d’adopter une position favorable au Maroc. La Russie qui n’est pas dupe, sait pertinemment quelles intentions sont derrière cette proposition, et ne doute pas des capacités inexistantes de la diplomatie algérienne.
Par cette proposition, le régime algérien voudrait donner l’illusion qu’il aurait du poids diplomatique et les outils d’influence pouvant renverser la tendance mondiale au sujet du Sahara, et défendre la thèse séparatiste du polisario et, son message s’adresse à la communauté internationale.
En outre, son annonce de médiation reste unilatérale puisque l’Ukraine n’a pas jugé nécessaire d’y répondre. De toute évidence, Kiev connait les positions de l’Algérie et ne s’attend à rien de la part d’un régime de faible impact, incapable de mesurer l’ampleur du conflit entre l’Ukraine et la Russie.