AFFAIRE 49 SOLDATS, PLAINTE CONTRE LA FRANCE : Le Mali contre tous au sommet de la CEDEAO à New York ?

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Plusieurs sources évoquent un sommet de la CEDEAO, très prochainement, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. Même si l’objet de cette rencontre des Chefs d’Etats de l’Afrique de l’Ouest n’est pas officiellement connu, le choix porté sur New York pour abriter ce sommet, relance le débat au sein de l’opinion africaine.

Les africains n’ont plus confiance en eux-mêmes. Nul ne l’ignore ! Mais, quitter sa propre maison pour tenir un conseil de famille dans celle d’autrui a tout l’air d’un scandale. Comment comprendre qu’au moment où la jeunesse africaine réclame plus de souveraineté vis-à-vis des grandes puissances, les Etats africains décident de tenir un sommet les concernant aux Etats-Unis ?

Affaire 46 soldats détenus

Tout porte à croire que le sommet se penchera sur l’affaire des 49, désormais 46 soldats ivoiriens détenus au Mali. Il ne peut en être autrement, au regard des positions tranchées entre le Mali et le Cote d’Ivoire. En effet, Abidjan a réagi aux récents propos du président de la transition sur la détention des 46 militaires. Pour rappel, le Colonel Assimi Goïta a clairement exigé – en échange des soldats ivoiriens – l’extradition des personnalités maliennes vivant en Côte d’Ivoire et sous mandats d’arrêt.

« Abidjan ne doit plus servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant objet de mandats d’arrêts internationaux émis par la justice malienne », précise le président Assimi Goïta ajoutant qu’«au même moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses soldats, continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice». Bamako, par ailleurs, accuse ces personnalités de tenter de « déstabiliser le Mali ».

Du côté de la Côte d’Ivoire, on considère que les 46 soldats détenus au Mali depuis deux mois ne sont ni plus ni moins que des « otages », selon une source proche de la présidence rapporté par l’AFP.

« C’est une prise d’otage qui ne restera pas sans conséquence. Notre position est claire: ce marché est inacceptable », a affirmé cette source. « Nous privilégions toujours la solution diplomatique. Il faut éviter la politique du pire », a toutefois ajouté la même source qui espère que la junte malienne « reviendra sur sa position ».

Espérons que le prochain sommet extraordinaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) décante définitivement cette affaire.

Plainte contre la France au Nations Unies

Outre l’affaire des 46 soldats, devra être débattu le dossier relatif aux accusations de soutien au terrorisme, portées par le Mali contre la France. En tous cas, le pouvoir de Bamako semble plus que jamais déterminé à aller jusqu’au bout. Récemment encore, le premier ministre par intérim a martelé qu’ « il est très important de nous donner l’occasion de présenter les preuves qui incriminent la France ».

« Ces autorités se sont rendues coupables de beaucoup de choses, notamment les violations intempestives de l’espace aérien, je ne pense pas qu’il y a un seul aéronef malien qui, une fois, a violé l’espace aérien français », a indiqué Colonel Abdoulaye Maïga.  Selon lui, « en plus de cela, on le dit vraiment sans aucune démagogie, sans aucune manipulation, ces autorités se sont rendues coupables de fournir des renseignements et des armes à des groupes terroristes. Ce qui est inimaginable de la part d’un pays…membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies et disposant d’un droit de veto ».

Et d’ajouter : « Tous les cas de violations ont été bien documentés… Tout cas tout a été présenté. Nous avons bien entendu d’autres preuves qui seront présentées, car nous l’espérons – à la suite de cette session spéciale du Conseil de sécurité que nous appelons de tous nos vœux – il est très important que la communauté internationale et que le monde découvre comment un État du Conseil de sécurité, qui assure la responsabilité du maintien de la paix internationale se comporte ».

A suivre de près !

Binadjan Doumbia

Source Malikilé

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