Dans un nouveau bilan, le ministère sénégalais de l’Intérieur a annoncé dimanche que le nombre de décès des duites des violences déclenchées jeudi est monté à 16 personnes, suite au décès samedi d’une personne à Dakar.
Le bilan des arrestations reste le même, 500 personnes ont été arrêtées dans les émeutes et violences ayant éclaté suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », selon les chiffres présentés samedi par le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome.
Son département a indiqué « une nette baisse des points de tension et des arrestations, et d’un retour à la normal dans le pays », ajoutant que « beaucoup d’activités ont repris hier soir et ce matin avec la fin de l’interdiction de la circulation des motocycles ».
Antoine Diome a indiqué que certains des manifestants appartiennent à des formations politiques, mais la majorité n’ont pas d’appartenance partisane.
Des éléments des forces armées et la police sont toujours déployés dans certaines zones pour maintenir la sécurité.
Des manifestations spontanées ont suivi la condamnation jeudi de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la « débauche » une jeune femme de moins de 21 ans. Cette décision le rend pour l’heure inéligible à la présidentielle du 25 février prochain.
Samedi soir, des heurts ont éclaté dans certains points localisés de la capitale, de sa banlieue et dans le sud du pays, mais de bien moindre intensité que lors des deux premiers jours de contestation qui ont fait 15 morts officiellement.
Les réseaux sociaux, comme WhatsApp, Facebook et Twitter, sont toujours coupés, mais le ministre de l’Intérieur a laissé entendre samedi soir qu’ils seraient rétablis quand la situation serait calmée.
Diome a indiqué que le Sénégal a fait l’objet d’attaques « de forces occultes ». « Il y a de l’influence étrangère et c’est le pays qui est attaqué », a-t-il dit. « Des installations vitales pour le fonctionnement du pays » ont été prises pour cible pour provoquer « un chaos », a-t-il ajouté en citant notamment l’usine de production d’eau Diender qui produit de 12000 mètres cubes d’eau.
« Les manifestants se sont délibérément attaqués à des installations névralgiques de notre pays », a dénoncé le ministre, en parlant d’une « violence inouïe ».
Source : Hespress