La biennale africaine de la photographie : un autre fil pour recoudre le tissu social

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Fondées en 1994, Les Rencontres de Bamako sont aujourd’hui la principale manifestation artistique internationale dans le domaine de la photographie et des arts visuels sur le continent africain. Cette 13ème édition, placée sous le thème Maa ka Maaya ka ca a yere kono – Multiplicité, Différence, Devenir et Patrimoine, tiré de la déclaration d’Amadou Hampâté BÂ (Aspects de la Civilisation Africaine, Éditions Présence Africaine, 1972), est selon les organisateur : « une invitation à l’endroit des artistes, professionnels de la culture et des publics à réfléchir sur ces processus de devenir, de multiplicité, d’identités stratifiées et fragmentées, de compréhension vibrante de l’héritage et du patrimoine, de ces différents récits et de leur complémentarité ».

L’exposition panafricaine qui est au cœur de l’évènement, a pour objectif de réunir et de faire dialoguer des propositions d’artistes couvrant des thématiques diverses – et parfois transversales – qu’elles soient sociétales, politiques, économiques ou bien qu’elles convoquent l’histoire et la mémoire, afin de permettre aux Africains de dire le récit de leur histoire au reste du monde. D’autres dispositifs ont été mis en place par les organisateurs afin de contribuer à la production de ces récits alternatifs sur l’Afrique. Les journées professionnelles mais aussi le programme de médiation que la MINUSMA a soutenu avec une enveloppe de plus de 30 millions de francs CFA. Le but : déconstruire les idées reçues sur le continent et lutter contre les clichés comme les crises permanentes, guerres, maladies… Ce travail de déconstruction s’est fait en invitant le public, en particulier la jeunesse, à participer à des ateliers, des projections, des conférences et débats autour des thèmes de la biennale, mais également sur l’art et les nouveaux médias, sur le rôle de l’image et celui des artistes dans la production de ces récits alternatifs sur l’Afrique.

Le vivre ensemble au cœur de la thématique de l’édition 2022 

Maa ka Maaya ka ca a yere kono – Multiplicité, Différence, Devenir et Patrimoine thème de cette 13ème édition est, selon Cheick DIALLO, Délégué général des Rencontres de Bamako, un moyen pour, « mieux réfléchir sur la notion de cohésion et cette notion de cohésion fait notre identité. C’est à dire qu’on est unis au moins autour de quelque chose qui fédère nos pensées, nos êtres, nos espaces ». Architecte et designer reconnu au-delà des frontières du Mali, M. DIALLO estime « qu’on peut réussir à regarder ensemble, tous avec nos différences mais dans la même direction ».

Culture : un important levier pour le retour de la paix

La sinankounya (cousinage à plaisanterie), le toguna (place publique sous laquelle les décisions sont prise en pays dogon) ou encore l’arbre à palabre, sont autant de mécanismes socio-culturels maliens qui concourent à l’équilibre social mais aussi à la cohésion et à la paix entre les différentes communautés. Réputés pour leur attachement à ses valeurs ancestrales, les Maliennes et les Maliens tentent de retrouver la paix en s’appuyant sur ces précieux éléments culturels traditionnels. La Mission de paix de l’ONU au Mali soutient ce mouvement en accompagnant, dans la limite de ses possibilités, les acteurs culturels. C’est le cas depuis de nombreuses années dans le Nord du Mali, notamment à Tombouctou et dans sa région où, des actions ont été menées en faveur de la sauvegarde des manuscrits ou de l’accompagnement du Festival du Vivre Ensemble ou encore Les Ecrans de Tombouctou. Depuis 2022, cet appui s’est intensifié et a bénéficié à plusieurs autres activités majeures comme le Festival Ségou Art sur le Niger, l’exposition Mali Jakura, ou encore, Les Rencontres de Bamako, Biennale panafricaine de la photographie dont la clôture a eu lieu le 10 février dernier.

Bureau de la Communication Stratégique et de l’information publique

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