L’Association des jeunes pour la renaissance culturelle et le développement du Mali organise la première édition du Nouvel An musulman « Dédéw ou Achoura », qui s’érige comme un phare au sein des traditions de la communauté malien en particulier celle de Tombouctou. Cette commémoration aura lieu le mercredi 4 juillet au palais de la culture sur le thème : « diversité culturelle, paix et unité. » Cette date, qui marque la fin du déluge et s’inscrit comme le dixième jour du premier mois de l’année d’où son nom, signifiant « dixième » est bien plus qu’un simple moment de calendrier : elle se transforme en une véritable Nuit Culturelle et Artistique.
L’objectif général de ce projet est de bâtir un espace de divertissement et de rencontres destiné aux ressortissants de la région de Tombouctou à Bamako. Ce cadre vise à favoriser le brassage culturel dans une ambiance conviviale, tout en permettant de faire découvrir la richesse et la diversité de la culture de cette région à des personnes extérieures. En créant des liens entre les habitants et les visiteurs, nous souhaitons promouvoir un échange d’idées et de traditions, contribuant ainsi à l’enrichissement mutuel des expériences et des savoirs.
En effet, cette célébration offre à la nouvelle génération et aux habitants de la ville de Tombouctou l’occasion de plonger au cœur de leur riche héritage culturel. Les travaux des chercheurs, des écrivains et des connaisseurs de leur histoire s’érigent en témoins de ce passé glorieux. Dès les premières lueurs du mois, une atmosphère de dévotion s’installe, avec des prières résonnant dans les mosquées et les espaces de lecture jusqu’à atteindre son apogée le dixième jour.
La veille de ce jour sacré, les cœurs s’unissent dans une fervente spiritualité. Les mosquées s’animent de dhikrs, prières et repas partagés, tandis que l’aube du dixième jour apporte petits déjeuners et festins, symbole de partage et de convivialité. L’après-midi, une tradition fascinante émerge : le dédéw tira, où l’on fait des prévisions pour l’année à venir.
À la tombée de la nuit, un spectacle singulier prend place : le banbanbaraku. Au cours de cette cérémonie, les jeunes, armés de branches de palmier dattier, frappent le sol en guise de rite, rappelant l’importance de l’unité et de la responsabilité collective, tout en chassant les imprudences qui pourraient assombrir cette belle soirée.
L’obscurité s’épaissit, et c’est alors que se déploie le KUSUSASARA, un repas convivial organisé par les groupes d’âge, où les rires et les chants s’entrelacent dans une harmonie parfaite. Artistes et talents locaux se réunissent pour offrir des prestations qui célèbrent la beauté de notre identité.
Le Taquinerie entre les cousins et Cousine est une revendication des dus qui a été institué par le Cadi Al Akib pour connaitre et renforcer les liens de parenté. Entre cousins ou on réclame Jongu Foo ou Koboro, les oncles et les tantes doivent aux neveux et nièces le gha ka kungu la valeur d’un repas, les grands parents doivent aux petits enfants norika un cauris
Ainsi, cette nuit culturelle devient un symbole de paix, de réconciliation et de cohésion sociale. Elle tisse des liens indéfectibles entre les générations, rappelant à chacun l’importance de se souvenir et de célébrer la richesse de notre patrimoine commun.
Kossa Maïga