Par courrier, le ministère des Affaires étrangères de la République
fédérale démocratique d’Éthiopie a informé notre pays (ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale/MAECI) de l’attribution d’un «Prix panafricain» au regretté président Modibo Kéita. Une reconnaissance qui devait être remise à un membre de la famille en marge du sommet des potentiels jeunes leaders africains qui s’est tenu du 29 au 31 octobre 2022 à Addis-Abeba (Ethiopie) sous le thème «L’Afrique intégrée à travers la passerelle mise en place par Abiy Ahmed».
La République fédérale démocratique d’Ethiopie a décidé de décerner un «Prix panafricain à feu Modibo Kéita, premier président et Premier ministre de la Fédération du Mali pour son dévouement et ses contributions à l’émancipation africaine et au panafricanisme, y compris la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA)» ! C’est ce qu’indique le ministère des Affaires étrangères d’Éthiopie dans une correspondance adressée à celui de notre pays (ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale/MAECI). Ce prix devait être remis lors du sommet des potentiels jeunes leaders africains organisé du 29 au 31 octobre 2022 à Addis-Abeba, sous le thème : «L’Afrique intégrée à travers la passerelle mise en place par Abiy Ahmed» ! L’Ethiopie avait donc sollicité le MAECI pour l’aider à informer la famille biologique de feu président Modibo Kéita afin qu’il vienne à Addis-Abeba pour prendre part au sommet et recevoir le «Prix panafricain». Cette distinction a déjà suscité des réactions, notamment celle du Premier ministre de la Transition entre mars 1991 et juin 1992. «Je viens d’apprendre l'heureuse nouvelle de l'attribution par le gouvernement éthiopien d’un Prix au président Modibo Kéita en reconnaissance pour sa contribution inestimable à l'unité africaine», a salué Dr Soumana Sako dans une correspondance adressée à la famille de l’illustre disparu et récipiendaire du «Prix panafricain». Et d’ajouter, «ce Prix est entièrement mérité… Tous les autres gouvernements africains devraient en faire autant, y compris le gouvernement malien». D’ailleurs, l’ancien chef de gouvernement de transition pense que la
refondation et la réconciliation nationale passent aussi par l’organisation «d’une grande cérémonie pour présenter des excuses publiques au président Modibo Kéita au nom du peuple malien». Et cela d’autant plus, a ajouté Dr Sako, «en tant que peuple, nous avons été ingrats envers Modibo et l'avons abreuvé d'injures et de calomnies sans fondement. L'homme est mort pour le Mali, mais le peuple s'est laissé subjuguer par une poignée d'officiers subalternes tous anciens de la Légion étrangère…». «Nous sommes là pour perpétuer la pensée et l'œuvre immense de construction nationale, d'intégration africaine et de réhabilitation de l'Afrique que le président Modibo Kéita a si courageusement et brillamment entamée», a promis Dr Soumana Sako. «Un grand merci au vaillant peuple éthiopien pour cette belle initiative. En réalité je n'ai jamais douté que tous nos malheurs ont en partie leur source dans notre ingratitude à l'endroit du président Modibo Kéita et de ses compagnons», a pour sa part assuré M. Fousseyni Camara, un intellectuel engagé de la diaspora malienne de France. Et ils sont nombreux à souhaiter l’organisation d’une cérémonie nationale au retour de la fille de feu Modibo Kéita d'Addis-Abeba, « pour magnifier cette reconnaissance à notre père de l’indépendance » !
Moussa Bolly
Source : Le Matin